A marée basse
Visant l’horizon sans limites
Je franchis fleuves et sierras
Un continent pour chaque pas
Des coquillages comme pépites
Dans ce voyage désertique
Grouillant de monstres minuscules
Et de fuyantes particules
Luisent de menus fragments magiques
C’est l’heure heureuse du couchant
Le ciel est strié de sillons
Laitances pâles de vieux avions
Qui zèbrent l’azur bleu violent
Je marche vers la mer doucement
Glissante, elle aussi vient à moi
Ses enfants avides qu’elle noie
Muets, l’acclament en scintillant
On se rencontre, on se salue
Comme d’anciennes connaissances
Elle me parle de mon enfance
Je dis : ma mer comment vas–tu ?
Je fais alors demi-tour
Et nous remontons, elle et moi
En cheminant du même pas
Je lui raconte mes amours
Aude - Août 2009